Pour la première fois depuis que je me rends au tribunal, une femme comparaît dans le box des accusé.e.s. Douha Mounib aussi surnommée « la sage-femme de Daesh » attend son procès depuis qu’elle s’est fait arrêter en 2017, alors qu’elle tentait de fuir la Syrie.


À 9h30, la salle est déjà comble. Certes, elle n’est pas immense mais il y a foule. Sur les bancs, je reconnais certains visages, aperçus lors d’autres audiences d’assises terroristes, notamment du côté des journalistes. Idem pour la Cour, je me souviens de ce président aux faux airs de Laurent Delahousse, mâchoire et lunettes carrées, mèche bien coiffée.
Ce matin, dans le box, Douha Mounib paraît trop grande pour ce petit espace bardé de plexiglas. Son dos est voûté comme lorsqu’on se déplace sous une mezzanine hors loi Carrez. Elle porte un gilet jaune or, et ses cheveux noirs lui tombent lourdement sur le visage. Ses mains sont longues et elle porte à sa bouche ses doigts noueux.
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