Sans me poser de questions, j’ai assisté à ma première audience pour meurtre.
Pour la première fois depuis que je me rends au tribunal, une femme comparaît dans le box des accusé.e.s. Douha Mounib aussi surnommée « la sage-femme de Daesh » attend son procès depuis qu’elle s’est fait arrêter en 2017, alors qu’elle tentait de fuir la Syrie.
Jugé pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire qui lui interdit d’entrer en contact avec son ex-compagne, il reste dans le déni de son harcèlement.
Un mois, quatre semaines, vingt-deux jours et des milliers d’heures d’audience : un procès peut parfois sembler durer une éternité.
Alors que le gouvernement vient de réformer certains fonctionnements des assises, j’ai voulu voir ce qu’il restait du Palais de justice de Paris sur l’île de la Cité, le même où j’ai témoigné il y a quinze ans.
Marwa F., l’amie et voisine de Latifa, lui confie un secret : son mari est violent, il lui fait vivre un enfer. Une fois au parfum, Latifa devient le témoin de l’ombre.
Un soir, un habitant d’une résidence parisienne appelle la police : il y a des cris et des éclats de verre chez sa voisine sourde du dessous. Lui, n’a rien vu. Il a juste entendu et supposé.
Quelle est la légitimité des témoins dans les affaires de violences conjugales ?